Avis de tempête du mardi

Publié le par La Hutte aux Pies

C'était mal parti. Dès le réveil, mes yeux ne s'ouvraient pas, ne voulaient pas s'ouvrir, et cette envie tenace de rester sous la couette, une heure encore goûter les plaisirs du silence, le bonheur d'être seule et pas sollicitée.  Et puis. Un petit déjeuner presque tranquille, pour mieux accepter d'être déjà debout. Ils s'amusent.

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Une mise au point avant le départ pour l'école. Malo heureux de retrouver ses copains. Câlin, bisou, au revoir, c'est si simple. Alors. J'avance confiante vers la classe de grande section. Anna entre en décomposition. Je décide de tenir bon, tout doucement lui glisser dans l'oreille, ce matin je te laisse à l'école, tu iras et peut-être tu seras fière de toi après, tu as la bague fétiche au creux de la poche, tu as même doudou Zoé dans ton joli sac rose. Ce matin je repars sans toi. Larmes et cris. La maîtresse me jette la pierre, vous restez trop longtemps. Non, j'écoute mon enfant qui n'a jamais aimé l'école, depuis la toute première journée. La maîtresse me demande de la garder avec moi, elle a 32 élèves, pas de soutien, Anna serait un poids, elle ne peut tout mener de front. Comme je la comprends sur ce point, 32 élèves en grande section ! Mais. J'ai décidé de la laisser ce matin, on en avait parlé toute la soirée, on était d'accord. Je pars en courant, je pars en pleurant. Mais je pars sans elle, qui hurle derrière.

Débuts difficiles pour cette journée. Pourtant. Petit bouquet de fleurs des champs à 11h30, petit bonheur de celle qui m'a vue pleurer, celle qui vient chercher ses jumeaux. Elle emmène Malo qui ne veut pas quitter ses frères de jeux. A la maison, nous serons donc sept à table, la joie du repas partagé. Mila est avec nous, Gaspard est très content. Anna ne dit rien, ne raconte pas. La maîtresse s'est excusée auprès de moi. J'ai répondu, bien sûr on fait tous au mieux.

13h30, c'est l'heure. Anna se bute, Anna refuse. Bon. Tous les autres sautent dans la bétaillère. Arrivée à l'école, je retrouve Malo qui ne veut pas aller à l'école l'après-midi. Retour avec lui. Ils sont quatre. Mila, Gaspard, Malo, Anna. Fatigués tous les quatre. Les grands décident un boycott de la sieste. Trop lasse pour négocier, j'y consens bon gré mal gré. Mila s'ensommeille. Doucement, lui proposer le repos. Non. Larmes et cris. C'est la journée. Elle baille, elle est épuisée. Dormir dans le lit ? Non. Peut-être avec Anna qui s'allonge près d'elle ? Non. Dans l'écharpe ? Non. Et dans la poussette ? Non. Le temps coule. Gaspard s'impatiente, je l'endors. Mila pleure. Malo se bouche les oreilles. Anna cherche des solutions. Mauvaise journée. Surtout, rester calme. Et si on sortait ? Ouf.

Des copains arrivent. J'avais complètement oublié leur visite prévue de longue date. Je suis heureuse de la voir, avec ses deux petits et son ventre arrondi. Pourtant. Pas le jour. Je les reçois du bout des lèvres, j'explique à quel point cette journée est difficile pour moi. On a les défauts de ses qualités et je suis trop entière pour savoir faire semblant. Malo est ravi de retrouver Macéo. Avec Macéo, le jeu favori et habituel n'est pas pour me plaire : casser, détruire, ravager, jeter les jeux, couper les feuilles des tulipes du jardin. Du lait sur le feu. Mila appelle, mais ne veut pas être dans les bras, alors rester tout près d'elle, ne pas la toucher. Gaspard se réveille. Malo et Macéo poursuivent leur opération de dévastation. Bon. Et si on goûtait ? Ouf. Visite éclair, départ des copains. Elle comprend bien : mauvaise journée. 

Bon. Et si tous ces enfants prenaient un bain ? Ouf. Mila oublie un peu sa fatigue. Ils sont beaux tous les quatre qui barbotent et rient ensemble. Puis. Départ de Mila. Retour du Merle plus tôt qu'à l'ordinaire. Vite, vite, ce soir j'ai RDV chez un médecin. Problème de santé. Je dois être à 20h dans la grande ville polluée. 80 km, un sandwich, "Beirut" dans le lecteur CD de la voiture, je souffle. La journée finira bien : il ne faut pas opérer, la nature a bien travaillé, je me suis auto-nettoyée. Le spécialiste se frotte les yeux, il n'en revient pas. Hygiène de vie, n'est ce pas ?  

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Publié dans La Dame Oiselle

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M
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H
Que dire ? Merci ! Grand Merci, vos mots me touchent beaucoup et sont autant de force pour les tempêtes à venir.
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M
Comme je comprends ces journées. Tes mots depuis ton blog me touchent bcp, tes instants de vie, ici dévoilés, m'aident depuis quelques jours. Tu m'as rendu l'espoir. Alors je t'envoie plein de tendresse, j'espère que les journées tempêtes s'éloigneront de vous pour longtemps.
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Z
Soutien et compassion d'une maman de 3 loupiots... <br /> Bises
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M
prend soin de toi, c'est le mot...<br /> Je t'embrasse non pas bien fort, mais tendrement...
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