Prendre de l'élan
Le soleil se lève, c'est comme s'il sortait de son immense lit bleu après une longue nuit d'amour. Moi, je n'ai rien vu, mais elles me plaisent ces nuits d'amour du ciel et du soleil. J'avance. Parfois, la vie me précède, me tirant et me portant, allègre, douloureuse, inconsciente. D'autres fois, c'est moi qui montre le chemin, très sûre de moi, et je choisis mes caps, et je regarde, cours, dors, découvre et m'exalte de tout ce qui m'attend. Nous allons main dans la main, ma vie et moi, moi et ma vie. Je la prends par la main pour partir avec elle. Un nouveau cap s'est offert à moi et je l'ai suivi. La vie est une chose terriblement importante qu'il ne faut pas gâcher ni vivre à demi. Pendant une année, mes joies et mes tristesses couraient sur ce blog sans craindre les jugements. Pourquoi aurai-je eu peur ? Maintenant, je n'ai plus de temps pour laisser aller mes doigts sur le clavier à raconter le quotidien. Maintenant, le quotidien est à vivre si intensément que je n'ai plus de temps pour ces après-midi lents qui me laissaient tout le loisir de m'étaler. La création est ailleurs. J'avance vite, très vite. Je sens en moi comme une faim de vivre et je ne me contente pas d'être ni d'exister. Je crois découvrir que nous manquons tous de courage. Le courage d'être ce qu'on voudrait être. Le courage d'être sincère. Et simple. Et fort. Le courage de construire. Et de dévaster. Et de détruire. Le courage de ne pas être d'accord et de le déclarer. Et de protester. Et de renoncer. Je reprends le travail hors de la maison à temps plein. Je ris avec les enfants, je les promène dans la vie. On voit du monde. Beaucoup de monde. Gaspard est à l'école avec son frère, avec sa soeur. Cette école qui n'est pas que ça, qui est bien plus que ça. Et même, je trouve l'audace de laisser mes instincts se manifester, sans masques ni déguisements.