Lectures de janvier

Publié le par La Hutte aux Pies

Olivier Adam - Passer l'hiver - Points, 2005, 167 p.





Présentation de l'éditeur :


Ils sont sonnés, lessivés, cassés. Un souffle suffirait à les faire tomber. Pourtant, les personnages de ce livre possèdent une force intérieure insoupçonnée. Chauffeur de taxi, infirmière, ex-taulard ou vendeuse de supermarché, ils s’accrochent à la vie avec l’énergie du désespoir. Ce sont des invaincus.







Je ne suis pas une inconditionnelle des nouvelles. En règle générale, je les fuis. Mais j'aime l'amie qui m'a conseillé ce petit recueil, et j'aime Olivier Adam. Alors j'ai lu "Passer l'hiver". Des portraits d'hommes et de femmes en plein désarroi, qui s'accrochent à la vie comme ils peuvent. Ce sont des invaincus à la dérive. Des tranches de la vie quand elle est tellement difficile à vivre, et une écriture rédigée à la première personne parce que ça pourrait être mon histoire, ou la vôtre. Une plume lumineuse et juste comme toujours, qui ne veut pas se taire et va à l'essentiel.



Olivier Adam - Des vents contraires - Ed de l'Olivier, 2009, 255p.
Présentation de  l'éditeur :
Depuis que sa femme a disparu sans jamais faire signe, Paul Andersen vit seul avec ses deux jeunes enfants. Mais une année s'est écoulée, une année où chaque jour était à réinventer, et Paul est épuisé. Il espère faire peau neu
ve par la grâce d'une retour aux sources et s'installe alors à Saint-Malo, la ville de son enfance. Mais qui est donc Paul Andersen ? Un père qui, pour sauver le monde aux yeux de ses enfants, doit lutter sans cesse avec sa propre inquiétude et contrer, avec une infinie tendresse, les menaces qui pèsent sur leur vie. Dans ce livre lumineux aux paysages balayés par les vents océaniques, Olivier Adam impose avec une évidence tranquille sa puissance romanesque et son sens de la fraternité.



"La nuit nous protégeait et à ce moment précis j'avoue avoir pensé que les choses allaient redevenir possibles, ici j'allais pouvoir recoller les morceaux et reprendre pied, nous arracher les enfants et moi à cette douleur poisseuse qui nous clouait au sol depuis des mois, à la fin de la maison, les traces et les souvenirs qu'elle gardait de nous quatre, c'était devenu invivable, je ne sortais presque plus et les enfants se fanaient sous mes yeux."

Cette fois encore, la plume dépouillée et précise d'Oliver Adam est la grande responsable de mes nuits blanches, de ces soirées où j'éteins ma petite lumière bien trop tard parce que je ne peux pas refermer le livre que j'ai ouvert. De celles où je voudrais ne jamais terminer ma lecture, pour que le plaisir dure encore un peu.
Un ouvrage puissant. Un roman bouleversant et triste à crever, peuplé d'âmes dévastées avec la Bretagne pour ligne de fond. Saint Malo pour décor, et des rencontres désespérées sur le chemin. Un roman animé par l'énergie du doute et de la culpabilité où l'amour transpire à chaque phrase. L'amour de Paul pour ses enfants m'a émue aux larmes, sa façon de les protéger, de les prendre sous ses ailes cassées par l'absence de Sarah.



Joanne Harris - Vin de bohème - Poche folio, 2002, 517 p.

Présentation de l'éditeur :
Le temps de trois merveilleux étés passés chez ses grandsparents, le jeune Jay Mackintosh a rencontré un homme très mystérieux : Joe. Ce personnage énigmatique transformait la réalité en une fête exubérante. Surtout, il fabriquait un vin particulier dont chaque gorgée était un élixir magique. Joe a disparu et cet univers s'est soudainement évanoui. C'était il y a quinze ans mais son souvenir le hante encore.
Depuis, Jay est devenu un écrivain célèbre. Mais, en panne d'inspiration, il s'adonne volontiers à la boisson... jusqu'au jour où une annonce immobilière le conduit sur les traces de son passé. Le château à vendre ressemble étrangement à un lieu que lui avait décrit son ami.




Une histoire racontée aussi par une bouteille de vin... Franchement, ça commençait bien ! Joanne Harris est agréable à lire, je parcours ses romans comme je partirais en vacances. J'entre à pas feutrés dans ces ambiances bohèmes un peu magiques qu'elle sait faire vivre avec des mots toujours simples. Je voudrais bien y être aussi. Un roman juste pour le plaisir.


Alice Ferney - Paradis conjugal - Albin Michel, 2008, 355 p.


Présentation de l'éditeur :
Pour la énième fois, Elsa, mère de famille, 4 enfants, regarde le DVD de Chaînes conjugales, le classique de Mankiewicz. La veille, son mari l a prévenue qu il ne rentrerait pas dans une maison où sa femme regardait en boucle depuis trois mois le même film. L'histoire de 3 amies qui en attendent une 4e. A l'instant d embarquer pour une croisière, elles reçoivent de la retardataire, une lettre qui gâchera leur journée. Cette dernière les informe malicieusement qu'elle quitte la ville avec le mari de l'une d'entre elles, les projetant pour plusieurs heures dans l'angoisse, les soupçons, la jalousie...
Elsa regarde le film avec deux de ses aînés dont les réparties fusent, corroborant ses appréhensions les plus intimes. Les héroïnes du film lui tendent un miroir, véritable révélateur de sa situation conjugale, dans lequel elle se projette. Elle finit par céder aux larmes, à l'apitoiement, puis au désir de reconquête de ce mari qui ne revient toujours pas...
Comment un film peut être le révélateur d une situation conjugale, comment peut-on arriver à analyser sa situation à travers une fiction, comprendre que l'amour ne se vit pas à travers les autres mais dans la réalité ? Amour, désamour, non-dits, malentendus, lassitude, désir, peur de la solitude... Alice Ferney explore avec beaucoup d intelligence, de sensibilité et de subtilité les variations du sentiment amoureux dans le couple, comment s inventer le pire pour renaître à l amour.



Un monologue autour de « Chaînes conjugales » de Mankiewicz. Un livre écrit comme une introspection, un retour sur soi. Alice Ferney, qui est vraiment une romancière du sentiment amoureux, nous offre un dialogue intérieur, entrecoupé par la réalité de l'histoire qui défile sur l'écran : aux scènes du film s'enchaînent des images de la vie d'Elsa et Alexandre. C'est un roman très intimiste sur lequel je ne parviens pas bien à poser de mots. Toute en finesse, toute en subtilité, Alice Ferney s'interroge et nous interroge sur la solidité du mariage, la fragilité et la force du couple,  l'amour conjugal. Un roman que j'ai aimé lire, mais qui pourtant m'a agacée très souvent. Probablement un peu trop conventionnel à mon goût dans ses analyses.

Publié dans Comme un roman

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A
... petite piqûre de rappel pour moi.<br /> Il est grand temps que je ne remette plus à plus tard le bonheur de lire vraiement.<br /> Merci!
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S
Et voilà de nouveaux livres sur ma liste des "à lire absolument" ! <br /> J'ai aussi envie de découvrir "Au bon roman", livre mis en évidence par ma librairie. L'idée d'une librairie idéale me fascine...<br /> Y a pas que la lecture dans ma vie ! Alors, c'est ok, allons tester la balade en raquettes. Je te laisse me dire tes disponibilités.
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C
tu as raison de nous présenter tes lectures, j'aime bien avoir les avis de "simples" lecteurs , de gens comme moi qui ne sont pas professionnels de la chose mais lisent "juste" pour le plaisir (parce qu'il parait, si, si, je vous assure, qu'il y a des gens qui lisent par ce qu'il "faut" lire....)
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M
Je partage ton avis sur les deux livres d'Olivier Adam !<br /> Je me suis déjà plongée plusieurs fois dans "Passer l'hiver", moi qui ne suis pas non plus une inconditionnelle des nouvelles, je prends toujours plaisir à relire les siennes.
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