I comme Icare

Publié le par La Hutte aux Pies

Quand Anna et Malo étaient très petits, ils n'étaient pas seulement couvés sous la mère : la dame oiselle travaillait encore à l'extérieur du foyer. On habitait ailleurs, pas très loin, dans une ville plus grande, dans un appartement qu'on aimait beaucoup. Là bas, il y avait une crèche associative, une crèche parentale. Un lieu comme une famille qu'on aurait choisie, Anna et Malo passaient parfois la journée dans ce lieu de confiance. Nous aimions l'ambiance chaleureuse et de partage qui régnait. Les parents, toujours présents, jouaient un grand rôle. Nous avons noué des amitiés solides.
Alors il y a toujours de bonnes occasions pour se retrouver malgré des déménagements et les enfants qui grandissent. Des bambins qui se sont connus quand ils étaient bébés gardent des liens, même s'ils ne se fréquentent plus si souvent. Hier, souffler ses trois bougies entouré des plus grands, admiré des petits.


Un anniversaire le jour de la coupe Icare
et dans le même village, ça tombait vraiment bien ! Très vite, les vent a tourné, chassant les nuages et le froid. J'ai vu les parapentes décoller, assise sur l'herbe au soleil. On s'était faufilé, Anna et moi, parmi la foule dense et joyeuse. On avait une bonne place. J'aurais pu rester très longtemps comme ça avec ma fille, les yeux dans les parapentes. Sans penser. Juste être ensemble et regarder voler cet éblouissement de lumière et de couleurs. Au bout d'un temps, ces morceaux de toile et d'acier guidés par un seul homme dans le bleu intense du ciel déversaient en moi quelque chose qui me rendait plus libre. Comme s'ils me faisaient devenir une partie d'eux. Anna, prise au jeu tout près de moi semblait émue. 
















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E
que ça me rappelle des souvenirs ces photos avec ces nuées d'enfants.j'adore ça! il n'y a rien de plus sympa...je ne peux m'empêcher de me dire qu'il ont de la chance d'avoir des parents qui leur permettent de le vivre !<br /> <br /> sinon évidement la famille des oiseaux aime l'élément air, quoi d'étonnant à ça... de jolies photos, pour un joli ballet...
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L
<br /> Les nuées d'enfants... oui, les nuées d'enfants, j'aime aussi ça. énormément.<br /> <br /> <br />
M
Ah la légèreté, la liberté!
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L
<br /> Liberté ... kesako ?<br /> <br /> <br />
P
Trop le vertige pour pouvoir monter là-haut.<br /> <br /> Se contenter d'envier ceux qui le font...<br /> <br /> C’est beau, un planeur. Tout de la mouette en pleine lumière. Ailes aux pointes fines battant souples quand l’oiseau de grande mer se laisse porter, ascension vive quand ça chauffe, piqué rapide quand le sol attire : les poissons pour la deuxième, le damier des champs ou le serpent d’une rivière pour le premier. Et amples cercles lents pour écrire la perfection du monde à l’encre blanche sur papier bleu. Mais sans cris, bien sûr, tout se fait en silence. Sauf quand, la danse achevée, atterrit le planeur enfin proche de nous : alors là, quel sifflement impérieux, quel long chuintement incisif !<br /> C’est pour admirer ces ballets que j’avais emmené mes enfants-du-centre-aéré au petit aérodrome d’A…, pas encore devenu l’Aéropole aux épaules de rouleur de caisse. Car chaque été y revenaient des Allemands vélivolistes, pour leur plaisir, celui des curieux et la bourse des commerçants (encore inconsolés qu’un progrès mal-poli ait chassé ces touristes ouverts à tous vents de dépense). <br /> Après en avoir demandé le droit, appliquant docilement le « on regarde avec les mains, on touche avec les yeux !» de nos parents, nous longeons les grands oiseaux maigres, aile à aile alignés près de la piste, déjà penchés comme pour un premier virage. Les mains, elles vont en visière, et nous nous brisons la nuque à suivre les circonvolutions zénithales d’une croix blanche ou les chassés-croisés de deux planeurs, pendant qu’un troisième boude au loin, microscopique, presque immobile, devenant gris quand un nuage le prive de soleil ; nos têtes s’abaissent à suivre leurs retours au sol banal et remontent avec l’avion tracteur jaune et noir (une guêpe ?) qui a pétaradé en crachant bleu pour envoyer tout tanguant un nouveau veinard au paradis des sans-moteur...
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L
<br /> Pourquoi vous n'ouvrez pas un blog ? ... <br /> <br /> <br />
B
J'aurais aimé être avec vous...<br /> Bises
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L
<br /> J'ai pensé à toi très fort ! Très très fort.<br /> <br /> <br />
C
J'ai assisté à ce genre d'envol dans les Monts d'Arrée, au bout du bout de la Bretagne, avec en toile de fond la rade de Brest. J'ai ressenti exactement la même chose, merci de me le faire revivre !
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L
<br /> C'est tellement fort ...<br /> <br /> <br />